La tourtière Ste-Catherine ne date pas du dernier siècle comme la tourtière du Lac ou celle de la Côte-Nord. En fait, chaque région a sa tourtière comme chaque région fait la meilleure poutine.
Ce n’est pas parce que je m’appelle Catherine et que j’habite dans le rang Ste-Catherine qu’on l’appelle tourtière Ste-Catherine, mais plutôt parce que, pour moi, le 25 novembre est la traditionnelle journée allouée à la production de tourtières. C’est une de mes journées préférées dans l’année, un peu comme la journée où l’on va aux pommes ou aux citrouilles en famille. C’est le coup d’envoi officiel du temps des fêtes, le compte à rebours de la saison de l’entraide, du partage et des réconciliations.
C’est aussi une journée remplie d’espoir, puisque j’ai donné mon cœur le soir de la Ste-Catherine. Comme quoi, des princes charmants, il en existe encore!
La tradition de la tourtière Ste-Catherine est née à l’époque où j’étais encore célibataire et que je fêtais la journée des trésors non réclamés en me disant que, peut-être un jour, ce serait mon tour.
Elle est née le week-end de la Ste-Catherine. Avec une amie et mon frère, on s’était mis dans la tête de faire des tourtières, un autre projet dont j’avais sous-estimé l’ampleur.
À l’époque, on la faisait avec beaucoup de viande braisée et des pommes de terre grelots. C’était un peu comme une tourtière hommage aux régions et aux traditions de chez nous.
Cette fois-là, on a roulé de la pâte jusqu’aux petites heures du matin avec beaucoup de vin, des tunes de Noël dans le tapis et beaucoup de farine sur le plancher!
Chaque année, elles goutent différemment.
Cette année, j’ai décidé de faire une tourtière hybride en hommage à mon beau-frère qui vient du Saguenay et non du Lac avec une touche de mon fameux rang Ste-Catherine et la recette du bon vieux Jeanne Benoit que j’ai reçu en cadeau et que j’adore pour son histoire et ses vieilles recettes vintage. C’est fascinant de voir les traditions d’autrefois à travers les livres de recettes du passé. Bref, la tourtière Ste-Catherine, c’est un pâté à viande, comme dirait le beau-frère, avec des cubes de patates.
Elle fait partie de mon repas des fêtes et attention!!! Elle pèse 1 kg. Elle est épaisse et juteuse. Vous n’avez simplement qu’à la faire cuire au four pendant 1 heure tout comme le ragoût de boulettes à la joue de porc braisé.
Conseil pour évaluer la qualité d’une recette dans un vieux livre : Plus les pages sont sales, plus la recette est bonne.
Bien qu’elles soient pratiques, les recettes sur internet ne nous offriront jamais cette technique d’évaluation de recettes. 😉